Conduite acrobatique : une loi en préparation pour criminaliser la pratique

Le groupe socialiste-opposition fédérale à la Chambre des représentants propose de criminaliser la conduite acrobatique sur la voie publique en l’intégrant officiellement aux délits sanctionnés par le Code de la route. Cette initiative législative vise à combler un vide juridique, face à une pratique en pleine expansion dans les grandes villes du Royaume.

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Selon Al3Omk, le texte suggère d’associer cette infraction à d’autres comportements déjà considérés comme délits, tels que le dépassement de la vitesse autorisée de 50 km/h ou plus, la conduite à contresens sur autoroute, ou encore les demi-tours sur voies rapides. En cas d’infraction, les conducteurs risqueraient une amende de 4.000 à 8.000 dirhams et un retrait de permis de un à trois mois. En cas de récidive dans un délai d’un an après une condamnation définitive, les sanctions seraient alourdies : peine d’emprisonnement d’un à trois mois, amende de 10.000 à 15.000 dirhams et doublement de la durée de suspension du permis.

Pour le groupe socialiste, cette proposition répond à une réalité préoccupante : « Le parc de motos et de voitures connaît une croissance continue, facilitée par l’accessibilité croissante à ces moyens de transport. Avec l’émergence de modèles sportifs attirant la jeunesse, la conduite acrobatique s’est développée de façon inquiétante dans plusieurs rues du Royaume, notamment tard dans la nuit, mettant en danger la sécurité des usagers. »

Le Code de la route (loi 52.05) encadre déjà divers comportements dangereux, mais ne mentionne pas explicitement ce type de conduite spectaculaire. Pourtant, ses conséquences sont souvent graves, aussi bien pour les personnes que pour les biens.

Le texte insiste sur l’importance de renforcer la sécurité routière à travers des mesures répressives et rappelle que les accidents de la circulation figurent parmi les causes de mortalité les plus fréquentes dans le monde. Ces accidents résultent, selon le groupe, d’une combinaison de facteurs : comportements imprudents, excès de vitesse, distraction au volant, conditions climatiques défavorables ou encore infrastructures dégradées.

En termes de conséquences, « les accidents de la route au Maroc entraînent des pertes humaines et matérielles considérables. Ils causent des blessures graves, parfois invalidantes, pèsent lourdement sur le système de santé et engendrent des coûts économiques liés aux réparations et indemnisations, tout en impactant l’activité économique du pays. »

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Selon l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), les pertes économiques liées aux accidents de la route ont représenté 1,69 % du PIB en 2022, soit 19,5 milliards de dirhams.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a révélé que les autorités ont procédé, entre 2023 et début 2025, à l’immobilisation de 23.855 véhicules, la présentation de 3.306 conducteurs devant la justice, le placement en fourrière de 21.691 véhicules, et la rétention de 265 permis de conduire. Ces chiffres ont été communiqués en réponse à une question écrite d’Idriss Sentissi, président du groupe haraki, sur « les risques de la conduite et les dangers qu’elle représente pour les citoyens et les policiers ».

Le ministre a également affirmé avoir donné des instructions aux walis, gouverneurs et services de sécurité pour lutter activement contre ce phénomène, en coordination avec les autorités judiciaires, soulignant les nuisances sonores et les risques graves que posent ces comportements dans les espaces publics.

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